Thérapeute à Boulogne-Billancourt : anxiété, dépression...

Non, je n'irai pas chez le psy !

Thérapeute ou psychiatre, le refus est souvent une plainte entendue de tous


Le refus d'aller consulter un psy, quel qu'il soit (psychiatre ou thérapeute), est un motif de plainte souvent entendu de la part de l'entourage des personnes souffrant de difficultés psychologiques.


Il y a à cette peur des psys des causes historiques : lors de l'émergence de la médecine moderne, au XIXe siècle en Europe, les malades psychiatriques, pour lesquels on ne disposait pas de traitements, étaient enfermés dans ce qu'on appelait alors des asiles d'aliénés.


Lorsque ces patients s'agitaient trop, on les bouclait dans des cellules capitonnées ou on les immobilisait par la célèbre camisole de force, jusqu'à ce qu'ils se calment...


Les premiers traitements efficaces étaient aussi souvent inquiétants, comme les électrochocs.
D'où les clichés conjoints d'inefficacité et de dangerosité, ainsi que celui de psys aussi perturbés que leurs patients, et peut-être contaminés par leur folie, car vivant dans les mêmes lieux et les fréquentant quotidiennement.


Mais, il existe aussi des causes de réticences récentes : notamment la confusion, en ce qui concerne les troubles moins graves, comme l'anxiété ou la dépression, avec un manque de volonté. L'entourage pense alors qu'il faudrait que la personne "se secoue"...


De même, nombre de patients souffrant de dépendance à l'alcool ou au tabac croient qu'avec "un peu de volonté", ils s'en sortiront, et que cela ne vaut pas la peine de solliciter l'
aide d'une psy.


Ces croyances persistent, alors que les
mécanismes biologiques de ces difficultés sont de mieux en mieux connus et confirment que les personnes qui en sont atteintes souffrent de dysfonctionnements cérébraux, qui les différencient nettement des sujets non touchés : chez ces derniers, les capacités de volonté et d'autocontrôle sont fonctionnelles, alors qu'elles le sont beaucoup moins chez les patients.


Autre obstacle contemporain : la conviction que les maladies psychiques n'existent pas et sont des inventions pures et simples des laboratoires pharmaceutiques.


C'est évidemment jeter le bébé avec l'eau du bain ! Que les fabricants de médicaments aient intérêt à ce qu'on surdiagnostique un trouble, c'est une chose.


Qu'ils puissent créer une maladie de toutes pièces est une thèse bien moins convaincante.
Dans cette lignée se situe aussi l'assertion que les nosographies psychiatriques, veulent rendre pathologiques toutes les souffrances humaines, mêmes bénignes.

Thérapie : une évolution qui continue au fil des années


L'ouvrage de Gourion et Muzo règle aussi son compte aux idées reçues amenant à confondre normal et pathologique : " les crises d'angoisse sont le sel de la vie", " on peut aimer sa dépression".


Demandez donc aux patients atteints ce qu'ils en pensent...


Toutefois reconnaissons que la réticence à aller consulter un psy est parfois pertinente. Il arrive que l'on cède à un recours excessif à la psychologie.


C'est le cas par exemple des victimes d'attentats ou de catastrophes naturelles, à qui l'on dépêche en toute urgence une cellule d'aide psychologique, alors que certaines études montrent que le débriefing trop précoce et non sollicité a un effet aggravant ( proposé et non imposé et dans le bon tempo).


De même, un nombre croissant de difficultés de l'enfant ne sont pas psychologiques à proprement parler, mais simplement éducatives : il s'agit de troubles du comportement d'enfants à qui l'on n'a pas posé de limites, à qui l'on n'a pas appris l'autocontrôle et la tolérance à la frustration, deux compétences psychologiques essentielles pour la vie sociale et les apprentissages.


Alors j'y vais ou je n'y vais pas ?


Enfin, il arrive de recevoir, en tant que thérapeutes, des patients à la poursuite d'un équilibre intérieur parfait ou rêvé : la solution n'est parfois pas pour eux du côté de la psy, mais de la vie !


Rencontres, activités, engagements associatifs, ou même spiritualité, peuvent faire mieux qu'une nouvelle thérapie. Nombre de personnes arrivent, si leurs troubles ne sont pas majeurs, à s'en sortir sans aller chez le psy. Mais beaucoup d'autres économiseraient bien du temps et des souffrances (pour elles et leurs proches) en acceptant de s'y rendre... Christophe André - Médecin psychiatre

Une appréhention ?

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