Thérapie EMDR à Boulogne-Billancourt : Eyes Movments Desensitization Reprocessing

Qu'est-ce que c'est et comment ça marche ?

Stress post-traumatique, revivre le traumatisme de manière réaliste et sensorielle


L'EMDR est un sigle construit avec les initiales de EYES MOVMENTS DESENSITIZATION AND REPROCESSING (désensibilisation et reprogrammation par les mouvements des yeux ou intégration neuro-émotionnelle par les mouvements oculaires). Dérivée en partie de l'hypnose et réalisant un pont entre psychanalyse et thérapies cognitives et comportementales, l'EMDR aurait enchanté Freud, car elle permet de traiter rapidement ce qu'il appelait la névrose actuelle, aujourd'hui nommée syndrome de stress post-traumatique.


Il s'agit de faire revivre le traumatisme de la manière la plus réaliste, la plus sensorielle possible (catharsis par l'utilisation des 5 sens) afin que le cerveau puisse enfin faire son travail de "digestion" de l'évènement stressant. Inventée par Francine Shapiro, une Américaine de San Francisco, elle a été introduite en France par David Servan-Schreiber. Elle a été étudiée par l'Inserm et est recommandée par la Haute Autorité de Santé depuis 2007 pour le traitement du Stress Post Traumatique.


Il faut bien comprendre que, le plus souvent, nous sommes capables de guérir rapidement les bleus au corps et à l'âme que la vie nous réserve.


Si par exemple, je me blesse le genou en m'étalant sur du goudron, j'aurai cicatrisé en une ou deux semaines, il ne restera plus rien ou au pire une petite marque sur la peau, alors que si je me casse la jambe, j'aurai sans doute besoin de la médecine et d'un plâtre.


Si j'ai un ennui comme une contravention avec retrait de points, je serai probablement furieux, culpabilisé ou découragé, j'aurai peut-être même quelques cauchemars, mais au bout de quelques jours, ce ne sera plus qu'un mauvais souvenir qui disparaîtra complètement lorsque j'aurai récupéré tous mes points.


Si je suis victime d'un braquage, d'un viol, d'un accident, si, étant enfant, j'ai été l'objet de sévices (sexuels ou non) ou si j'ai dû dépendre de son crochet le corps de mon père, ou si j'ai vécu n'importe quel autre traumatisme sévère, je risque au bout de quelques mois de développer un syndrome de stress post-traumatique.


J'aurai alors besoin d'aide, car mon cerveau n'arrive pas à traiter tout seul le souvenir du dramatique évènement. De manière imagée (ce n'est qu'une métaphore), on considère que l'information émotionnelle "chaude" est stockée dans le cerveau droit pour les droitiers, le temps d'être traitée et transférée au cerveau gauche où elle est archivée comme un souvenir classé, donc dépouillé de tout contenu affectif. Ce souvenir peut éventuellement être désarchivé plus tard et consulté si besoin. Il ne s'agit pas d'oublier mais de prendre de la distance vis-à-vis du traumatisme. Puis de stocker.


C'est en principe pendant le sommeil que le cerveau traite l'information, sans doute au cours du sommeil paradoxal, avant qu'elle soit téléchargée comme un message internet depuis le cerveau droit jusqu'au cerveau gauche.


C'est probablement pour cette raison que nous rêvons souvent pendant plusieurs nuits de nos ennuis, parfois sous forme de cauchemars. Lorsque ce sont toujours les mêmes cauchemars qui reviennent nuit après nuit, c'est que cette digestion échoue malgré les efforts du cerveau ; et c'est sans doute le même mécanisme pour l'intégrer, l'élaborer avant de l'archiver.


Là encore, si ces souvenirs sont trop vivants, trop intrusifs, se répètent, c'est que le
processus de cicatrisation spontanée ne fonctionne pas. On peut dire que la pièce jointe (traumatisme) est trop lourde et que le mail ne passe pas, d'où le bug et le fait que le logiciel cérébral se met en boucle. Une cure "chirurgicale"psychiatrique s'impose alors.


Et, comme toute chirurgie, le processus peut se révéler douloureux. Pour prendre une autre image, on peut considérer le trauma enfoui comme une sorte d'abcès infectieux qui, de temps en temps, se fissure et envoie des décharges de microbes (des cauchemars et des flash-back), avec des complications, une septicémie (une dépression).

L'EMDR est comme un coup de scalpel dans l'abcès douloureux, suivi d'un drainage. Cela fait mal sur le moment de l'intervention et pendant quelques jours, le temps que le pus s'écoule totalement.

Cauchemars ou rêves répétés, une thérapie pour aider au traumatisme


L'EMDR consiste donc à placer le sujet dans une sorte d'état de conscience modifiée et à lui faire raconter (revivre) séquence par séquence son ou ses traumas tout en lui faisant travailler les deux lobes cérébraux, droit et gauche, soit en suivant les doigts du thérapeute, soit en tapant alternativement la face externe des genoux.


L'important est que les deux hémisphères soient stimulés de manière séquentielle ou alternative.


Il est étonnant de voir à quel point les personnes revivent de manière extrêmement précise leur traumatisme... "Si un événement douloureux a été mal digéré parce que trop violent", explique le psychiatre David Servan-Schreiber, "les images, les sons et les sensations liés à l'événement sont stockés dans le cerveau, prêts à se réactiver au moindre rappel du traumatisme".

​Le mouvement oculaire débloque l'information traumatique et réactive le système naturel de guérison du cerveau pour qu'il complète le travail (merci au Docteur Lemoine - psychiatre - pour ce beau texte).

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